Transports routiers : des femmes pour sauver le manque de chauffeurs

Marine Werck, 24 ans, l'une des élèves de la promotion 2022 d'"Agir au féminin" dans le nord de la France, impatiente de réaliser son rêve : prendre les commandes d'un de ces colosses de la route . 

Marine Werck, 24 ans, l’une des élèves de la promotion 2022 d'”Agir au féminin” dans le nord de la France, impatiente de réaliser son rêve : prendre les commandes d’un de ces colosses de la route .
©Louise Pluyaud

En France, le secteur du transport routier ne compte que 5% de conductrices. Pour féminiser la profession et pallier une pénurie de main d’oeuvre, une agence de recrutement en partenariat avec Pôle Emploi et différents organismes de formation a lancé fin 2020 « Agir au féminin ». Une formation 100% féminine pour l’obtention du permis poids-lourd. Reportage dans le nord-est de la France.


 

Quindi in Francia solo il 5% degli autisti sono donne e anche li stanno cercando di sopperire alla mancanza di nuovi camionisti ( parlano di 50.000!) reclutandole. Quindi quando ci sentiamo dire che in Italia  il problema della mancanza di autisti  è dovuto a paghe troppo basse, a poco rispetto per i conducenti, alla mancanza di servizi dedicati… mentre all’estero ci raccontano da sempre  che questi problemi non li hanno… non è vero niente? O i problemi sono gli stessi ovunque?

La mancanza di nuove leve  a cosa è dovuta? A un cambiamento di prospettive generazionale e globale? I ragazzi non provano più attrazione per questo lavoro a prescindere dalla nazione in cui vivono?

Sarebbe da chiederselo, cercare di capire il motivo è il primo passo per trovare una soluzione. Intanto ci provano con le donne… in Francia come da noi, adesso andiamo bene,  fino a ieri dovevamo stare a casa a lavare i piatti ! Però almeno là organizzano dei corsi di formazione dedicati esclusivamente alle donne.

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Sur le parking du centre de formation Promotrans, l’instructeur Vincent Gourdon explique à ses élèves comment bâcher avec d’immenses rideaux coulissants en PVC le porteur d’un camion. En face de lui, le regard fixé sur ce poids lourds de 19 tonnes, long de 12 mètres et haut de 4,30 mètres, douze femmes. Toutes candidates pour obtenir leur titre professionnel conducteur Poids Lourd et devenir les futures conductrices de l’un de ces Goliath de la route.

J’ai immédiatement été à l’aise. Je me suis même sentie en sécurité à bord de ce gros véhicule.
Marine Werck, 24 ans

« Notre première journée de formation, en décembre 2021, les formateurs nous ont mises directement au volant d’un camion pour observer notre réaction, se souvient enthousiaste Marine Werck, 24 ans. J’ai immédiatement été à l’aise. Je me suis même sentie en sécurité à bord de ce gros véhicule. » Prendre de la hauteur et conduire, c’est ce que cette jeune femme blonde, aux ongles vernis aussi roses que son rouge-à-lèvres, apprécie le plus. « En tant que femme, rien ne m’a freiné pour me former au métier de chauffeur routier ! »

Trois femmes élèves de la promotion 2022 d'"Agir au féminin", toutes générations confondues, en pleine séance de formation. 

Trois femmes élèves de la promotion 2022 d'”Agir au féminin”, toutes générations confondues, en pleine séance de formation.
©LP

« Un rêve d’enfant »

Si leurs profils sont différents, les élèves de la première promotion 100% féminine, formée par l’agence R.A.S Intérim de Reims et Château Thierry, « partagent la même motivation », observe Vincent Gourdon.

Pour Sandrine Berger, 49 ans, conduire un camion était « un rêve d’enfant ». Seulement, « je n’avais jamais osé me lancer », confie d’une voix timide cette ancienne agent polyvalente en milieu scolaire. Des neveux, cousins et amis, professionnels du transport, la convainquent de se reconvertir. Pour Mélanie Moreno aussi, cette formation est une reconversion : « A 46 ans, je me suis demandé si j’étais encore capable d’appendre et de me remettre à niveau. D’autant qu’il s’agit du premier diplôme que je passe. C’est ce challenge qui me plaît ! » La période de Covid a été un déclic pour cette risque-tout aux bras tatoués : « Je voulais faire un métier qui m’intéresse vraiment. Chez Pôle Emploi, je leur ai fait part de mon grand intérêt pour les camions. Ma conseillère m’a donc mise en contact avec l’agence R.A.S Intérim de Reims qui lançait sa formation Agir au féminin. »

Notre credo n’est pas d’être en mode Girl Power
Amel Touag, responsable développement formation R.A.S Intérim

La démarche « Agir au féminin » a vu le jour en septembre 2020, à l’initiative de l’agence R.A.S Intérim de Toulouse avec un déploiement dans plusieurs villes de France : à Nantes, Lyon, Reims ou encore à Rennes. L’objectif : former plus de femmes aux métiers de la conduite et favoriser leur évolution de carrière dans le secteur du transport routier, encore majoritairement masculin.

Selon un rapport 2020 de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL), sur les 210 000 conducteurs routiers que compte le transport, seulement 5% sont des conductrices. « Notre credo n’est pas d’être en mode Girl Power mais d’encourager la mixité professionnelle. Un réel facteur de bien-être au travail pour tous les collaborateurs », affirme Amel Touag, responsable développement formation R.A.S Intérim.

Doit-on y voir une discrimination positive ?
Ce programme réservé aux femmes – pris en charge par R.A.S Intérim ou ses partenaires – est plutôt « un coup de projecteur sur le fait qu’elles ont parfaitement leur place au volant d’un poids lourd », soutient Amel Touag. « Cela n’a jamais dérangé personne que la majorité des groupes à former ne soient composés que d’hommes, avec parfois une ou deux femmes. » D’autant que les promotions 100% féminines présentent des avantages : « Dans un groupe mixte, les candidates se font parfois chahuter. Elles doivent aussi prouver leur légitimité en plus de leurs capacités. Ce qui est fatiguant. Agir au féminin leur permet d’éliminer un peu de cette charge mentale et de se motiver entre elles. Avec de belles réussites à la clé ! », sourit cette diplômée en management. Sur les 152 femmes déjà formées dans le cadre de la démarche, 99% ont obtenu leur diplôme de conductrices.

Vincent Bourgon, formateur, enseigne les consignes de sécurité spécifiques au maniement des poids-lourd aux élèves de la promotion.  

Vincent Bourgon, formateur, enseigne les consignes de sécurité spécifiques au maniement des poids-lourd aux élèves de la promotion.
©LP

Faire face à la pénurie

« Nos anciennes candidates sont toutes en poste chez un transporteur », se félicite Vincent Bourgon. Quant à ses nouvelles élèves, selon leur formateur, « elles n’auront aucun mal non plus à se faire embaucher ».

Selon une étude du cabinet britannique Transport Intelligence (TI) publiée en 2021, la France recherche actuellement 50 000 chauffeurs routiers. Plus de 400 000 manqueraient à l’appel dans toute l’Europe. « Les raisons sont multiples », soulignait à l’AFP Violeta Keckarovska qui a publié l’étude TI. « La population des conducteurs vieillit, les jeunes ne sont pas attirés par le métier, les conditions de travail ne sont pas bonnes, les salaires sont bas ».

99% des 152 premières candidates ont obtenu leur diplôme de formation à la conduite Poids-lourd. 

99% des 152 premières candidates ont obtenu leur diplôme de formation à la conduite Poids-lourd.
©LP

Pas de quoi freiner Héloïse Lanne, 22 ans, bien décidée à passer son permis Super Lourd et sauvegarder l’entreprise de transports de son grand-père.  « Je suis la seule de ma famille à avoir embrassé la passion des camions. Ce qui l’a d’abord surpris puis ravi », témoigne sa petite-fille. Les véhicules récents sont presque tous automatisés et bénéficient de nouvelles technologies qui facilitent leur utilisation. Mais ce qu’Héloïse préfère, « c’est la mécanique de l’engin ». Son plus grand rêve : parcourir les routes de l’extrême en Alaska et au Canada à bord d’un gigantesque camion à boîte manuelle.

J’aimerais découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures comme les conductrices routières de l’émission télé ‘Les Reines de la route’.
Héloïse Lanne, 22 ans

« Beaucoup pensent que les femmes ne veulent pas partir à l’international ou à la semaine c’est-à-dire rentrer seulement le weekend », explique Jessica Freinet, 39 ans. Cette ancienne conductrice de bus l’envisage pourtant lorsque ses trois enfants seront plus grands. « J’aimerais découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures comme les conductrices routières de l’émission télé Les Reines de la route* », affirme cette candidate au permis Poids Lourd qui ne craint pas de dormir dans son camion la nuit sur un parking. « Il faudra penser à mettre des sangles sur les portes pour plus de sécurité. Des habitudes que les hommes ne prendront peut-être pas. » De même, lorsque leur formation commence le matin, dès 6 heures, « celles qui sont mamans envoient un sms pour vérifier qu’à la maison tout le monde est bien réveillé. » L’organisation dans le rétroviseur, une détermination motrice à l’horizon.

*Les Reines de la route suit neuf femmes, passionnées par leur métier de chauffeur poids-lourds. R.A.S Intérim est le partenaire officiel de cette émission télé diffusée depuis 2021 sur 6ter.


 

E in Francia, come da noi, molte delle nuove camioniste non sono più giovanissime, anzi, sono donne che dopo i 40 e anche più si sono decise a realizzare il sogno della propria vita… quindi il problema rimane: convincere i giovani, maschi o femmine,  a salire sui camion… ci riusciranno? Lo scopriremo solo vivendo!

Buona strada a tutti, anzi, bonne route!