Una pioniera dalla Francia: Lilyane “Fantastique”
Un articolo di qualche anno fa che racconta la storia di una delle prime camioniste francesi: Lilyane detta “Fantastique“. Una pioniera del mestiere che ha dovuto affrontare l’ostilità di alcuni colleghi dell’epoca, ma che non si è mai arresa ed è riuscita a fare il mestiere che sognava! Una grande donna che vincendo i pregiudizi ha aperto la strada alle colleghe arrivate dopo di lei alla guida di un camion.
Questo è il link dell’articolo
https://www.lanouvellerepublique.fr/loir-et-cher/commune/millancay/fantastique-lilyane-slavsky
E questo è il testo:
” Fantastique ” Lilyane Slavsky
Publié le | Mis à jour le
Lorsqu’elle nous ouvre le portail de son jardin, c’est en robe et collier de perles, un âne pendu à ses basques. A « 79 ans, bientôt », Lilyane Slavsky n’a rien perdu de sa superbe, fidèle au mythe « Fantastique », ce surnom hérité de Max Meynier (lire ci-contre) dans les années 70. La Solognote sillonne alors les routes de France au volant de son 35 tonnes.
Une pionnière “ poids lourd ”
Elle est l’une des premières femmes à avoir embrassé la profession de chauffeur routier, hors cadre familial et avec un vrai contrat de travail. Loin de se fondre dans la masse masculine, Lilyane Slavsky affirme sa féminité avec force. La revendique, même, en grimpant sur le marchepied de son semi-remorque en petit tailleur et talons hauts. « De 10 cm, mes talons ordinaires »,précise-t-elle. « J’ai toujours été féminine et je n’ai jamais porté un pantalon de ma vie ».
Comment est-elle devenue Fantastique ? A l’écouter, c’était une évidence. « Déjà toute petite, les camions étaient ma passion, la mécanique, l’odeur de gazole, j’ai toujours aimé ».Fille d’agriculteurs romorantinais, Lilyane Slavsky n’attendra d’ailleurs pas bien longtemps pour conduire son premier camion. En 1957, « j’avais rencontré un chauffeur qui m’emmenait à Paris pour voir une amie. C’est là que j’ai appris à conduire »,retrace-t-elle.
Sa carrière démarre dans un bureau de l’armée de terre, mais dès que l’occasion se présente, elle accompagne son mari, routier évidemment. « C’est moi qui conduisais le camion la nuit, mais ça le patron ne le savait pas », glisse, malicieuse, celle qui passera finalement son permis poids lourd en 1964. Son premier contrat tombe finalement en 1974, chez Onatra à Roissy. Au volant de sa citerne de gaz comprimé, elle approvisionne les centrales nucléaires, abattoirs et hôpitaux du territoire. Pendant ces 10 années, Fantastique se forge un nom, ou plutôt le surnom qui ne la quittera plus jamais. « Personne ne connaissait mon vrai nom », assure d’ailleurs Lilyane Slavsky. « Ma notoriété a commencé à monter ».
“ Les femmes, ça m’emmerde… ”
A elle la liberté, l’indépendance, l’autonomie. Mais aussi les premières déconvenues. Si certains chauffeurs précurseurs lui lancent des « une femme comme toi qui conduit des camions je trouve ça fantastique ! », la misogynie n’est jamais bien loin. « On m’a fait beaucoup de misères à l’intérieur de l’entreprise, mais je n’ai rien dit et ça a fini par passer »,confie-t-elle près de quarante ans plus tard. Les actes ont parfois dépassé les paroles : « On m’a envoyé deux fois au fossé, débranché mes tuyaux de gazole, inversé les flexibles de freins, volé mes batteries », égrène-t-elle, certainement renforcée dans sa volonté inébranlable de s’imposer dans le métier. Lorsqu’elle se présente pour trouver un emploi chez le Breton STG, la réponse est des plus directes. « Les femmes ça m’emmerde, mais je prends le risque »,s’entend-elle dire. Lilyane Slavsky y restera 7 ans. « On était 600 chauffeurs, j’étais la seule femme »,replante-t-elle le contexte de l’époque.
Lorsque son père tombe malade, en 1990, Fantastique décide de tout quitter pour revenir au pays, s’occuper de ses parents en fin de vie. Ses rêves de longs trajets, restent alors bien enfermés, jusqu’à ce que Philippe Janvier, transporteur à Vernou-en-Sologne, ne lui demande de reprendre du service pour assurer des transports saisonniers vers l’Allemagne. Ce qu’elle fera jusqu’à 70 ans. L’heure de couper le moteur, d’oublier l’odeur de gazole, les arrêts en bord de route, les manœuvres périlleuses. En partie, car Lilyane n’a jamais oublié Fantastique : « Toutes les nuits je rêve que je suis en camion, que je suis sur la route ».
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